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L'hypersensibilité, quand l’empathie devient souffrance

Dernière mise à jour : 17 avr.

Les hypersensibles sont comme des éponges émotionnelles, des personnes qui ressentent tout intensément, et souvent à leurs dépens. Ils éprouvent parfois une réelle souffrance intérieure, qui se manifeste par des difficultés au quotidien : fatigue émotionnelle, sensation de surcharge, irritabilité, ou besoin de se couper du monde pour retrouver un peu de calme.




L’hypersensibilité doit d’abord être comprise pour être mieux vécue.


Les 4 piliers de l’hypersensibilité

Théorisé par la psychologue et chercheuse Elaine Aron, le tempérament hypersensible, appelé «Sensory Processing Sensitivity» (SPS), est identifiable selon les critères suivants :

  • Empathie et réactivité émotionnelle

  • Sur-stimulation des sens

  • Traitement des informations en profondeur

  • Sensibilité exacerbée au subtil


Quand l’empathie et les sens deviennent souffrance

L’empathie est sans aucun doute la principale caractéristique définissant l’hypersensibilité. Une capacité naturelle, mais excessive, à «se mettre à la place des autres», à ressentir leurs émotions, jusqu’à s’y perdre parfois. Si la recherche scientifique sur l’hypersensibilité reste encore assez mince, de récentes études menées par la psychologue américaine Elaine Aron ont montré que les personnes concernées disposaient d’une plus grande quantité de neurones miroirs.


Les neurones miroirs sont des neurones moteurs du système nerveux, activés non seulement lorsque nous accomplissons une action, mais aussi lorsque nous observons quelqu’un d’autre la faire. Ce sont eux qui nous permettent d’apprendre par imitation : à mimer, à reproduire, à comprendre, autrement dit, à intégrer ce que nous percevons autour de nous.


Dans cette même logique de “résonance”, ces neurones nous amènent également à ressentir ce que l’autre ressent. C’est ce qui rend l’empathie si naturelle… mais aussi, parfois, très intense.

Chez les personnes hypersensibles, cette activation peut être plus fréquente ou plus marquée.


Leur système nerveux répond avec une telle précision aux émotions de l’autre qu’il devient parfois difficile de faire la différence entre ce qui leur appartient et ce qui vient de l’extérieur.

Cette résonance constante peut alors créer une surcharge émotionnelle, voire un éloignement de leurs propres ressentis. L’empathie devient source de confusion ou de fatigue, jusqu’à entraîner un repli ou une mise en retrait de soi.


Très sensibles sur le plan émotionnel, les personnes hypersensibles le sont aussi parfois au niveau sensoriel. Un son trop aigu, une lumière trop vive, une ambiance chargée… ces stimulations, banales pour la plupart, peuvent rapidement devenir envahissantes. Le système nerveux reste en alerte constante, rendant le quotidien plus difficile à gérer.



Trouble psychologique ou type de personnalité?

On estime que 20 à 30 % de la population est concernée par l’hypersensibilité. Ce n’est pas une maladie ou un trouble : c’est un type de personnalité, parfois difficile à vivre, toutefois qui ne relève pas de la psychiatrie. Elle peut rendre plus vulnérable à certains troubles, comme l’anxiété ou l’épuisement émotionnel, surtout lorsqu’elle est mal accompagnée. Des outils comme la psychothérapie, les thérapies cognitives ou l’hypnose permettent d’apprendre à mieux la gérer.



Comment l'hypnose peut aider?

L’hypnose offre un espace d’exploration, dans lequel on peut aborder différentes facettes de cette expérience humaine.


Il est possible, par exemple, de travailler sur la manière dont le corps réagit aux émotions. On peut rééduquer certains réflexes inconscients, comme ceux liés aux neurones miroirs, pour que la sensibilité demeure... sans submerger le corps.


  • On peut apprendre à poser des limites et à dire non plus facilement.

  • Apprivoiser le lâcher prise et devenir plus résilient, ce qui permet de retomber sur nos pieds plus rapidement.

  • Assouplir nos attentes envers les autres et envers la vie.

  • Aussi à choisir un environnement plus nourrissant, ou encore, à simplement écouter ses besoins avec plus de douceur.

  • On peut aussi choisir de revisiter des événements passés de façon symbolique pour leur donner un nouveau sens.


Il ne s’agit pas de tout faire en même temps, mais d’avancer pas à pas, en respectant son rythme.





Pour en savoir plus : Dans son ouvrage de référence The Highly Sensitive Person, publié en 1996, Elaine Aron a mis au point un test d’évaluation de l’hypersensibilité. Ce questionnaire est à consulter sur le site de l’association romande « Les Hypersensibles » (www.leshypersensibles.ch).


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